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Ours & poupées Archives de l'ours 700 ours aux enchères!

700 ours aux enchères!

 

700 ours aux enchères ! ( Cet article est paru dans la revue ALADIN en NOVEMBRE 2010)

C’est le 28 novembre à Paris que s'est déroulée la plus grande vente aux enchères d’ours en peluche organisée en France par François Theimer. Nous connaissons cet expert  en poupées et jouets anciens pour les quatre ventes prestigieuses qu’il organise chaque année à PARIS.

 

 

Cette vente « OURS » est une première et la collection privée patiemment constituée par Madame Colomes-Nau est unique. Cette vente a mis aux enchères plus de 600 ours majoritairement de la célèbre marque allemande Steiff ; des  ours anciens, des éditions limitées réservées aux adhérents du Club Steiff , des poupées en feutre, et aussi une collection  complète de Replica (les Replica reprennent l’aspect, le patron des ours anciens et sont vendus chaque année en édition limitée par la maison Steiff). En feuilletant le catalogue de la vente avec près de 400 lots estimés, c’est toute l’histoire de la maison Steiff qui défile sous nos yeux. Cette vente a totalisé 50 000 euros

F. Theimer: "l'expert qui murmure à l'oreille des ours"

La collection d’ours et d’animaux en peluches de Madame Bérengère COLOMES-NAU alias « BERENICE» est certainement  l’une des plus variées et des plus importantes de France et fut réalisée au fil de longues années, composée d’ours anciens, de reproductions, de séries limitées, et naturellement d’ours d’artistes, le tout entouré d’une multitude d’accessoires qui en pimentaient les scènes qu’elle s’amusait à créer dans ses divers repaires.. Bien connue dans le monde singulier, poétique et marginal des amateurs d’ours en peluche, dans lequel elle avait tissé des liens privilégiés, tant avec certains artistes, qu’avec des antiquaires spécialisés, elle avait choisi de se faire appeler par un alias original : « Bérénice », dont la consonance anglophone « Bear & Nice » lui convenait à merveille. Ces peluches et en particulier ces ours si variés, paraissant tellement identiques au béotien mais pourtant tellement différents les uns des autres, devenaient par le truchement de son imagination, de véritables personnages, dotés d’une « âme » comme elle le répétait, convaincue, lorsqu’on l’interrogeait sur sa passion…« Bérénice » s’amusait à les habiller, couvrant leur nudité de défroques diverses dans un embrasement poétique et décalé. La grande majorité de ses compagnons ours furent baptisés. Souvent à peine retirés de leur boîte, elle leur brodait leur nom sur un bracelet de tissu. Il lui arrivait aussi de modifier l’aspect d’ours contemporains en séries limitées, pour mieux s’approprier leur véritable « âme ». Des rituels qui faisaient d’eux les nouveaux membres de cette grande famille. Je me suis permis, dans le cadre de cette dispersion, et dans un grand souci de respect, d’utiliser ces surnoms comme autant de matronymes, héritage d’une mère à une très grande progéniture dont les personnalités le plus souvent drôles, étonnantes, surprenantes, comiques, parfois même ridicules mais toujours attachantes, forment les composantes d’une tranche de vie.

François THEIMER

 

Quelques aperçus des lots mis en vente


le catalogue de la vente avec résultats est en vente à la boutique

Steiff, la marque emblématique des collectionneurs d’ours.

Margarete Steiff « une femme à la volonté d’acier »

Margarete Steiff à gauche  travaillant dans son atelier

Atteinte très jeune de la poliomyélite, Margarete Steiff (1847 - 1909) souffrit toute sa vie d’un lourd handicap et dut lutter âprement pour se faire une place dans l’existence. C’est en 1880 qu’elle lance dans son atelier de confection les premiers animaux en feutre (dont «l’éléphanteau»), rembourrés et cousus par ses soins. Elle pose ainsi la première pierre d’une entreprise internationale dont le succès ne s’est jamais démenti.

Tout commence avec «l’éléphanteau» porte-épingles


Eléphant à pelote d’épingles en feutrine de Margarete Steiff (1892)

Fin 1879, Margarete découvre dans le journal Modenwelt le modèle d’un petit éléphant en tissu dont elle confectionne pour Noël cinq exemplaires en feutre et en laine, conçus comme pelotes à épingles. L’enthousiasme qu’ils suscitent, en particulier auprès des enfants, est phénoménal; les petits ne veulent plus se séparer de ces animaux tout doux. A l’époque en effet, pratiquement tous les jouets étaient en matériaux durs, comme le bois ou la porcelaine, il n’était donc pas question de leur faire des câlins. Peu après Noël, Margarete Steiff vend ses premiers exemplaires d’animaux. Quatre ans plus tard, en 1883, figure au verso de ses tarifs une mention de l’évolution nouvelle de l’entreprise: «Jouets en feutre, inusables et sans danger ». Au cours de ces années, Fritz, le frère de Margarete,  est le moteur de nombreux changements positifs qui ont pour résultat l’augmentation des chiffres de la production. En 1889, Fritz incite Margarete, âgée alors d’une quarantaine d’années, à quitter elle aussi la maison familiale. Il construit pour son entreprise un premier bâtiment qui comprend un magasin au rez-de-chaussée et, à l’étage, un appartement adapté à son handicap.

Un esprit pionnier et un grand cœur

L’entreprise se développe aussi de façon positive. Avec le soutien de Fritz, Margarete ne tarde pas à entreprendre la confection d’animaux de selle et de trait. Elle élargit son assortiment avec des singes, des ânes, des chevaux, des chameaux, des cochons, des souris, des chiens, des chats, des lapins et des girafes.

Steiff de 1904 à 1921 ; Toute une arche de Noe sur roulettes !

Pour promouvoir la vente par correspondance, alors en pleine expansion, elle fait imprimer ses premiers catalogues, en partie illustrés. L’entreprise acquiert une renommée de plus en plus grande. En 1894, son chiffre d’affaires annuel s’élève à 90 000 marks et en 1897, elle est représentée pour la première fois sur un stand de la foire de Leipzig. A partir de 1897/1898, «l’éléphant» est utilisé comme marque déposée, car la concurrence ne cesse d’essayer de copier ses produits.

 

Deux ours Steiff de 1904-1921, peluche de mohair sur roulettes en fonte.

Steiff fur un des premiers avec le français Pintel à présenter des peluches sur roues.


1903, naissance de l’ours en peluche

C’est en 1903 que Richard Steiff présente à la foire de Leipzig l’ours dont il est le créateur. Les acheteurs ne sont pas vraiment convaincus par ce premier ours à la tête pivotante et aux membres mobiles, au pelage en peluche de mohair et aux yeux en boutons de bottines, d’autant qu’ils le trouvent trop cher. Margarete Steiff se montre elle-même très sceptique, mais Richard Steiff parvient à la convaincre de faire un essai avec ce singulier ours Martin. Et c’est ainsi qu’on raconte qu’à la dernière minute, un Américain aurait surgi sur le stand de la foire et acheté toute la collection d’ours. Aujourd’hui encore, on considère ces 3000 pièces comme disparues. Le modèle suivant, «l’ours 35 PB», est plus mince et fait bientôt fureur. Margarete et Richard reçoivent des médailles d’or à l’exposition universelle de Saint Louis et la firme gagne le Grand Prix. En Amérique, le «nounours» entame sa triomphante carrière. 1907 est «l’année de l’ours»: 400 collaboratrices et collaborateurs permanents fabriquent en collaboration avec 1800 travailleuses à domicile un total de 974 000 ours.

A compter de 1904, c’est le mondialement célèbre «bouton dans l’oreille» qui devient la marque de fabrique. Avec l’arrivée de Richard Steiff, la fabrique de jouets commence à s’affirmer comme entreprise familiale. Margarete Steiff veille à une qualité en tous points irréprochable; il n’est pas rare qu’elle couse elle-même les patrons des nouveaux modèles. Agée de 62 ans, elle s’éteint le 9 mai 1909.

 

Couverture du premier catalogue de la firme Steiff (1898)

Une production gigantesque de 1903 à aujourd’hui…

Depuis plus d’un siècle, les animaux à roulettes en feutre, en mohair et en peluche font la joie des enfants. Les groupes d’animaux de la maison Steiff sont commercialisées de 1910 à 1960. Ils offrent un aperçu représentatif de l’univers de ces charmants «animaux à tirer» qui ont ici la particularité d’être toujours en couple.

 

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Couple d’éléphants, petit modèle de 1919 et grand modèle de 1950

On trouve parmi eux des exemplaires de la faune africaine comme de celle de nos forêts, ainsi que des animaux domestiques. Bien qu’on voie toujours ensemble deux bêtes de la même race, on note des différences au niveau de la taille, du coloris ou des roues. Aujourd’hui encore, les animaux à roulettes sont des compagnons de jeux très prisés par les enfants. Les collectionneurs les apprécient comme montures pour leurs ours anciens, ou tout simplement pour leur beauté. La maison Steiff a toujours fait preuve d’une grande créativité en étendant chaque année sa gamme, ce qui fait que de nos jours le catalogue des modèles proposé est impressionnant. Les ours dits « anciens » que l’on peut grossièrement dater d’une période allant de 1903 à 1940 ont des caractéristiques connues comme la fourrure en véritable mohair (laine de chèvre angora), la bosse marquée en haut du dos, les museaux allongés et brodés. On trouve dans les catalogues de ces années une quantité de modèles avec accessoires (tricycles) ou doté de mécanismes dits « grogneurs «  à soufflets. Steiff proposera même un ours « bouillotte », magnifique pièce que l’on peut admirer au Musée des maisons de poupées de Bâle. Les ours fabriqués après 1950 n’ont plus la bosse prononcée dans le dos, les yeux de plastique ont remplacé ceux de verre ou de boutons de bottine et le pelage est de mohair synthétique. C’est dans cette tradition que se perpétue la gamme actuelle des ours de la maison Steiff.

Teddy« bouillotte

Edité à 3000 exemplaires avec bouillotte à l’intérieur du torse

Le bouton à l'oreille

Steiff, Bing, Fadap, Pintel : la guerre des boutons !

Dès le début de sa production la firme de Giegen réalise qu’elle doit protéger ses modèles et dès 1904, un bouton en métal sur lequel est gravé un éléphant est fixé à l’oreille de chaque ours. C’est ce bouton qui est pour le collectionneur une aide précieuse pour déterminer l’origine d’une peluche. Ce n’est pourtant pas un moyen infaillible pour dater le modèle car Steiff a souvent utilisé d’anciens stocks de boutons pour marquer sa production. Le « bouton à l’oreille » subira de multiples avatars au fil du temps : gravé à l’éléphant en 1905, sans dessin puis gravé du mot Steiff avec F souligné de 1905 à 1950, puis en cuivre marqué Steiff à la fin des années 1950. Cette protection assurée par « le bouton à l’oreille » ne fut pas sans faille puisque d’autres ateliers estampillèrent leurs ours de cette façon. La maison BING en Allemagne utilisa le bouton à l’oreille des ours, la fabrique anglaise Chad Valley , et en France FADAP et les ateliers PINTEL en France qui placèrent un bouton de nickel au poitrail de leurs ours. Il fallut passer par une décision de justice pour que Steiff soit seul autorisé à placer son « bouton à l’oreille ».

Mis à jour (Samedi, 25 Juin 2011 16:07)